Le ministere du bonheur supreme Gallimard Paris 2017

 

La recension de ce livre destinée au grand public contient deux parties, la partie litteraire et la partie ecologique. On va s'efforcer de presenter cela dans un tableau avec deux colonnes

 

 

 

LITTERATURE

ECOLOGIE

C’est un plaisir d’avoir ce livre a commenter parce son auteure vient de signer dans la presse une alertea propos du coronavirus et de la façon dont la pandémie divise son pays déjà profondément marqué par un racisme anti-musulman.

 

l’assassinat des musulmans en Inde prends de l’ampleur. Ils ont la citoyenneté. Ils ont choisi l’Inde dans la partition Indo-pak (comme l’écrit l’écrivaine) et pourtant ils sont pourchassé par des foules hindous en colère. Le fascisme d’une certaine faction au pouvoir à Delhi fait des musulmans de l’Inde “des juifs”. Telle est la thèse principale du livre sur le bonheur suprême qui est par ailleurs une utopie. On notera la phrase de la page 166 et on espere qu’elle deviendra célèbre:”l’Inde est gouvernée par des ânes, des vautours et des porcs”.

 

L’auteure a beaucoup lu des récits qui ont suivi la Shoah et s’en inspire pour ses deux personnages principaux qui subissent des tortures puis se retrouvent dans une indicible souffrance qu’ils ne peuvent exprimer. C’est ainsi que sur le modele du « testament du poete juif assassiné » de Elie Wiesel le texte du « bonheur supreme » est parsemé de poemes soit par citation soit par composition par l’auteure

 

Les mouvements de foules fanatisées  se passent dans deux régions différentes, d’abord au Gujarat qui est l’etat au nord de Bombay dont le dirigeant actuel de l’Inde Modhi, l’accusé, est originaire, puis dans le Cachemire. On regrettera d’ailleurs le fréquent changement, un peu confus de l’auteure, d’une région a l’autre qui empêche le lecteur de se faire une vue d’ensemble. Ainsi à propos du Cachemire, un officier de l’armée indienne, Amrik Singh, est décrit comme un bourreau nazi tandis que par ailleurs il est écrit que “l'idée du Jihad a envahi le Cachemire” et que “nous avons 8 ou 9 visions de l’islam qui s’y combattent”. On voit que Mme.Roy cherche a éviter la politique qui aurait pu provoquer la censure de son livre de la même façon que Salman Rushdi a été poursuivi par une fatwa. La plus belle scène du livre est sûrement celle ou les deux amant se retrouvent sur un house-boat du lac de Shrinagar la capitale de l’État Jammu et Kashmir.

 

Le cœur du récit est formé par un groupe de 4 personnes qui se sont connues comme étudiant et dont les vies s’entrecroisent. L’auteure peut ainsi revenir d’avant en arrière selon les souvenirs des uns et des autres qui sont justement bouleversés et rendus honteux par les scènes de boucherie dont l’Inde a le secret, et dont ils ont été témoins ou victimes. Il y a ainsi une caste qui vit du dépeçage des boeufs consacrés par le hindous et aux carcasses desquels seuls des musulmans peuvent travailler, qui est massacrée. Il y a aussi une femme membre du parti maoïste indien qui réussit à échapper à la torture.

 

Malgré son intérêt, le lecteur se méfiera cependant du goût un peu exagéré de l’auteure pour les énumérations. Si elles contribuent parfois à la poésie d’une description, elles confinent aussi au remplissage comme c’est le cas lorsque l'héroïne isolée et confinée dans une chambre commence à parcourir un carton de papiers laissés par le propriétaire, de sorte que le lecteur doit lire 150 pages d'énumération du contenu de ces documents. On remarque alors une autre tendance de la littérature moderne, après être passée par les ateliers d'écriture et le traitement de texte.

C’est l’utilisation des tiroirs. Les récits s’enchâssent les uns dans les autres comme si le lecteur était devant une commode dont on ouvre des tiroirs contenant d’ autres histoires que le récit principal. 

 

Meleze

 

 

 

 

 

 

En fait cette intrigue recèle une cléécologique. Car Mme.Roy pose la question de savoir pourquoi l’Inde devient fasciste. Et elle y apporte une réponse tout a fait nouvelle, à savoir que c’est sous la pression écologique que les Hindous sont contraints soit d’abandonner leur religion célèbre pour ses vaches sacrées, soit de la défendre a tous prix.

 

 

 

 

Autrement dit pas d’inflation galopante comme dans l’Allemagne des années 30, pas de collusion entre une fraction du grand capital et la pègre comme au Bresil, et pas non plus de classe ouvrière combattante se transformant en classe ouvrière collaboratrice, comme en Russie. L’idée d’attaquer une religion ressemble plus a de l’antisémitisme mais les juifs étaient minoritaires et ont été décimés tandis que les Indiens Hindouistes tiennent la rampe et n’ont pas l’intention de se faire marcher sur les pieds par leurs adversaires qu’ils considèrent manipulés par la puissance pakistanaise.

 

 

 


 

Dans son livre « capitalisme et ideologie » (voir la recension qui en est faite dans le New Yorker de mars2020) Thomas Piketty s’engage dans l’élection présidentielle américaine en proposant une taxe mondiale pour reduire l’inégalité entre riches et pauvres. A aucun moment il n’envisage la collaboration complète de toute l’humanité, riche ou pauvre, homme ou femme, au pillage de la terre. Ce sujet reste invisible aux yeux de l’économistealors qu’il est totalement évident aux yeux de la romancière. Nous avons tous les mains dans un cambouis extrêmement sale et nous n’avons pas fini avec le tri de nos ordures.

 

 


 

Un autre cas flagrant de collaboration universelle à la destruction de la planète est celui de l’internet. Nous avons engendré des majors qui ont crée le cloud et porté l’usage de la bande passante a un degré de consommation électrique insupportable pour l’amortissement et le renouvellement de nos ressources. Nous sommes engagé dans un suicide collectif qui se manifeste parfois sous la forme de la dictature médiatique. Nos esprits ainsi que l’intimité de nos corps sont devenus des partis commercialisables. Tandis que l’économiste s’insurge contre l’inégalité(bien qu’il connaissetrès bien ce pouvoir médiatique qui a la possibilité de venir a bout de toutes les révoltes, et dont il est bénéficiaire) la romancière tente de nous réveiller et de nous rendre la maîtrise de nous même.